11 Mars 2013
Imagine un pays où les unijambistes constitueraient la majorité de la population.
Un pay où ces mêmes unijambistes promulgeraient des lois où le mono-jambisme constituerait une normalité indépassable.
Un pays où l'unijambisme serait le canon de l'égalité, et où serait vu comme déviant toute personne marchant sur deux jambes.
Un pays où celui qui est né avec 2 jambes finit boiteux et coupe une jambe à chacun de ses enfants valides tant la pression sociale est forte.
Ce pays existe; il se nomme france.
Et mes deux jambes à moi, c'est le français et le breton. Et comble de l'impertinance, j'ose encore faire marcher mon enfant avec une jambe supplémentaire que l'on voudrait ne plus voir dans ce
pays.
Dans ce monde MONO-lingue, son BI-linguisme est vu par comme un handicap par des handicapés.
Dans ce monde MONO-lingue, on ne comprend pas qu'une prothèse tardive ne remplacera pas une vraie jambe.
Chez moi, le syndrome du membre fantôme fait des ravages chez les anciens qui ont perpetuellement mal à leur membre amputé et qui s'en veulent à eux même.
Mais il n'y a pas que ce membre qui soit devenu fantôme. Dans ce pays, parler notre langue fait de nous des revenants, des reliques d'un temps ancien qui viendraient hanter les proprets
appartements IKEA de ce monde neuf et asceptisé.
Un pays débarrasé de toutes les scories appelées langues "régionales".
Tu comprendras donc peut-être, si t'es pas trop stupide, que personnellement je préfère vivre chichement dans un pays où je puisse courir avec mes deux jambes, le miens, que dans le pays de
cocagne d'à coté où je suis obligé d'aller et venir à cloche pieds.
Sur ce, je vais courir un 100 mètres avec mon gamin.
Note :
Ceci n'est pas une charge contre les handicapés.
Ce n'est evidemment pas une tarre que d'être unijambiste ou monolingue.
Cela le devient quand on oblige les autres à le devenir contre leur gré.