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Ur skop war ar plastr

Le jacobin planque son chauvinisme derrière un universalisme abstrait.

Europe, Irlande... Olivier Duhamel

Ce matin, un moment d'anthologie encore sur France Culture quand vînt la chronique d'Olivier Duhamel. Ouiouiste acharné (ce dernier a fait une campagne quotidienne éhonté -et exaspérante- pour le "oui" sur la chaine PUBLIQUE, au moment du dernier référendum), il n'a toujours pas digéré la claque du non français à la constitution libérale européenne.

Pour te situer le bonhomme, j'ai eu l'occasion d'acheter un petit livre sur l'Europe sorti à l'occasion du référendum, présentant le traité européen. Il y manquait la partie 2 du traité. Comme par hasard, celle qui faisait le plus débat chez les anti traité puisque gravant dans le marbre le libéralisme comme faisant partie intégrante de la constitution européenne.


Tiens toi bien.

L'excuse invoquée pour tronquer le texte (pourtant nécessaire à lire en son entier pour sa compréhension) fût de mémoire, qu'il fallait en enlever une partie, sinon le bouquin aurait été trop gros !!!

T'imagines toi, un éditeur qui va tronquer un morceau de Germinal parce qe le bouquin serait trop gros ?

Voici donc, la chronique, intégrale s'il vous plait, de monsieur Duhamel, du vendredi 13 juin 2008.
Je l'ai bien entendu complètée de quelques annotations.


--

"Nous l'avons vu hier, le progrès ou les arrêts de la construction européenne se joue sur un coup de dés météorologique. Le sort de 460 millions d'Européens dépend du vote, pire, de l'abstention ou non de quelques centaines de milliers d'irlandais. (Si l'Europe, et surtout si les pays qui composent l'Europe étaient réellement démocratiques, "l'arrêt ou la construction européenne" ne se jouerait pas sur le vote de "quelques centaines de millers d'irlandais, mais bien sur celui de 460 millions d'européens)
Cette manière d'opérer est absurde. Comment s'en défaire, qu'inventer ?

Solution 1 : ne plus faire de traité européen. Impossible sur un point, l'adhésion de nouveaux venus, possible pour le reste, mais au prix de congeler l'état actuel de l'Union européenne dans ses institutions comme dans ses compétences. Le prix à payer serait trop lourd.

(La solution étant peut-être également de présenter un traité Européen n'allant pas dans le sens des marchands et du capital ?)

Solution 2 : renoncer au referendum en matière européenne. Les participationistes n'apprécieraient pas, les représentativistes s'en réjouiraient
(L'imparfait étant de trop puisque c'est en l'occurence ce qui se passe en ce moment. Les européens , à part les irlandais, n'ayant pas voie au chapitre sur ce traité).
Convenons d'ailleurs à tout moins, que moins indigne qu'il n'y parait... Personne ne s'est jamais offusqué en Allemagne que les décisions en matière de traité européen soit prise par les parlementaires, représentants du peuple. (Qui serait assez stupide pour oser affirmer que personne en Allemagne ne s'est offusqué de cet état de fait ? Pour O. Duhamel, le manichéisme le pousse jusqu'à croire que l'allemand - bien ordré, c'est bien connu - ne pense que d'une seule voix ?)
Et si le peuple s'en trouvait fort mécontent ils n'auraient qu'à les sanctionner (mais monsieur Duhamel fait ici semblant de ne pas comprendre que tout est alors trop tard !!!)

Dans certains pays, nulle doûte que cette voie sera suivie. Le Danemark se garde, plus qu'autrefois, d'organiser des référendums.
(Et Olivier Duhamel se garde lui d'expliquer pourquoi le Danemark se garde d'organiser, à l'instar de la fRance un référendum sur la question)
Les Pays Bas l'ont soigneusement évité pour la ratification du traité de Lisbonne, et les gouvernants français aussi
(Se torchant au passage, allègrement les fesses, de l'opinion française qui avait refusé le traité européen lors du référendum précédent. Mais il est vrai qu'on peut toujours sanctionner les politiques selon, Duhamel, sachant tout de même que UMP comme PS qui se partagent le pouvoir en fRance cautionnent tous ce traité. Qui sanctionner ? ).
Mais problème, dans un pays comme l'Irlande, une telle solution exige une modification de la constitution.
(On remarquera pour le grand démocrate Olivier Duhamel que donner la parole au peuple est un problème. Le peuple, comme il l'a déjà démontré est versatile, vote selon son humeur - pas comme les représentants du peuple, seuls habilités à voter bien, sans contrainte aucune, ni d'humeur, ni soumission, bien sûr.)

Solution 3 :simplifier les référendums.
(mais surtout pas les traités qui noient le poisson dans une mer libérale).
En France les choses sont claires lorsqu'on demande au peuple d'approuver ou non l'indépendance de l'Algérie, d'approuver ou non l'élection directe du président ou le raccourcicement du mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Nettement moins lorsqu'on demande d'approuver un texte comportant des centaines d'articles.
(Le peuple est con, cela va de soit. C'est d'ailleurs pour cela qu'on lui simplifie un traité, pour lequel il n'aura pourtant pas la chance de revoter ou non.)

Solution 4 : inventer le référendum européen. Ce serait l'idéal. Et pour les tenants de la démocratie participative, et pour les partisants d'un développement de la construction européenne.
(Ici un cas flagrant, à nouveau, de manipulation : Duhamel assimile les pros "démocratie participative" à des anti Europe. Ce qui est proprement scandaleux. Un bon citoyen est un citoyen qui ferme sa gueule ?)
Les européens voteraient le même jour, dans tous les pays de l'Union. Pour que la décision proposée soit adoptée, il faudrait une double majorité : majorité des États, majorité de la population européenne. On peut la concevoir qualifiée. Par exemple exiger la double approbation des 3/5eme des États et des 3/5eme des citoyens européens. Une telle invention présenterait plusieurs mérites. Ell éviterait qu'un seul pays prenne tous les autres en otage et leur impose son État d'âme du moment. (Voter, pour un tenant de la démocratie comme Olivier Duhamel, est ici clairement assimilé à de la prise d'otage.)
Elle ferait vivre un peu plus un espace public européen qui fait cruellement défaut.
Parler le même mois, de la même chose, à travers le contienent européen, et se prononcer ensemble, voila qui nous ferait faire un grand pas en avant dans la démocratie européenne.
(au risque de multiplier le nombre de votants à refuser ce fumeux traité européen ? Quel risque monsieur Duhamel !!!)

Conclusion : dans l'idéal, l'Europe devrait avancer dans cette voie, et en attendant, éviter de se tendre à elle même des pièges."

Bref, tu l'as compris, le vote c'est dégueulasse, alors il faudrait voter... mais "oui".

Je te fiche mon billet qu'on va avoir droit au sermonage d'Olivier Duhamel lundimatin après le résultat du vote, pardon, de la prise d'otage des irlandais qui ont, et je m'en réjouis, voté "NIL", "NON".

Rendez-vous lundi matin ?
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