De quoi vous plaignez-vous ? / O klemm c'hoazh ?

"Ouais, de quoi vous plaignez-vous ?
Vous avez des écoles en breton... alors faites pas chier. Qu'est-ce que tu veux en plus ?"

Ca, c'est un truc que j'ai entendu mille fois en réponse à mes propos sur la misère française en matière de politique linguistique.

Sans compter les innombrables approximations et fausses vérités détenues par des gens totalement ignares sur l'affaire. (J'aimerais bien d'ailleurs que tu fermes ta gueule quand ta seule connaissance sur tel ou tel sujet  se limite au dernier journal de pujadas ou de machin truc sur TF one. Franchement).

Bref. De quoi je me plaint ?

En fait, je retourne gaiement la question aux défenseurs de la francophonie. (Et ils sont très nombreux).
Bah oui... de quoi se plaignent-ils ?

Je t'explique le topo : ils sont des millions à parler français, ils ont le monopole linguistique en france sur tous les médias ; Un monopole sur l'éducation, dans la rue ; la production cinématographique -même de merde, mais en français- n'est pas à plaindre, pareil en littérature.
De plus le budget alloué à la francophonie est monstrueux, et le français en outre se permet de vouloir rayonner sur le monde à l'aide de son arme de francisation massive qu'est la "francophonie" (OIF et compagnie).

Et bien malgré tout, les français ont peur pour leur langue. Et ils te le font savoir.
Ils s'inventent des ennemis partout, d'abord l'anglais : et Toubon et sa clique vont te pondre un texte "rassurez-vous-c'est-juste-contre-l'invasion-anglaise" qui inscrira en 1992 le français comme langue de la république
(d'ailleurs j'ai jamais compris pourquoi "république" deviendrait un synonyme de france).
Résultat, des millers de neuneus te balancent le texte à la gueule à la moindre phrase en breton (ou autre bien sur).

Ah et aussi les cotats ! Oui, parce que le français lorsqu'il te pond des cotats de musique en langue française, bah c'est pas considéré comme du replis culturel ou du communautarisme. (Si tu sais pourquoi n'hésite pas à me laisser un message... ca m'intéresse drôlement).

Et bien sûr nos langues seraient l'arme perfide pour donner un coup fatal à cette si noble langue de culture qu'est le francilien.

Et j'en reviens à notre cas...
Il se demande donc pourquoi on se plaint ?
Bah...  figures-toi que la langue bretonne ne dispose pas de 0.00000000001% des outils dont dispose la langue française qui pourtant à entendre certains est en danger.

Tu comprends un peu mieux pourquoi je me fous de sa gueule quand il me donne l'exemple de trois pauvres écoles en langue bretonne pour me dire " de quoi tu te plains, c'est suffisant, non ?"

D'autant que, pour ouvrir ces trois pauvres écoles, et bien c'est pas franchement gagné gagné...
Et si tu veux un peu comprendre pourquoi le peu qu'on a gagné, nous est en plus volé, je te conseille de te pencher sur le cas de l'école de Merville à Lorient, qui pour moi est l'emblême des coups de putes dont est capable l'état français - ou comment reprendre de la main droite, ce qu'on à peine concédé à te donner de la main gauche.

Forcément, les français ne sont au courant que des gesticulations de la main gauche. Ca aide pas.

http://www.lorient.maville.com/11-53-Classe-bilingue-a-Lorient-vingt-enfants-sur-le-carreau-/re/actudet/actu_loc-696422------_actu.html

http://ouiaubreton.com/spip.php?article5021