Rédigé par Torr e Benn et publié depuis
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Puisque Sarkozy sans aucune gène ira montrer son museau à l'enterrement d'Aimé Césaire, je peux quand même faire à ma façon un petit clin d'oeil au poète martiniquais en citant le poète occitan
Yves Rouquette sur une préface du poète breton Paol Keineg (1)
"Nous voisi nègres. Mais pas tristes. Les nègres, nous ne sommes pas seuls. C'est, à la Martinique, à la Guadeloupe, à la Réunion, Césaire et ses amis montant à l'assaut de la France, de la bêtise
française, du pouvoir, de l'argent et du pouvoir tout court. En français, parce qu'il n'y a pas d'autre moyen. C'est au bout du jour, toi et les tiens, vos silences electriques, vos filles
bousculant les gangrènes, vos hommes dans le réseau des talus à haute tension, violents, éperdus de fatigue, très pesants de la peur de mourir, rétifs, inconfortables. C'est nous en train de
nous débarasser des pièges du bon, du beau, de l'éternel, en venant aux exercices pratiques : comprendre, expliquer, réveiller, rallumer le désir. C'est Euzkadi où la poésie parle à coups de
mitraillettes, déjà. C'est le Roussillon qui en finit avec la poésie des jardins à la française. C'est les Corses occupés encore ou déjà à sauver les mots qui leur permettront d'être."
(1)Paol Keineg - Chroniques et croquis des villages verrouillés, comprenant en édition bilingue, Barzhonegoù-Trakt.
édition PJ Oswald 1971